Lorsqu’on parle de prévention cardiovasculaire, le dosage du cholestérol LDL est souvent au centre des discussions. Pourtant, un marqueur bien plus pertinent mérite une attention particulière : les anticorps anti-LDL oxydés. Ce biomarqueur offre une vision plus précise de l’inflammation vasculaire et du risque cardiovasculaire, notamment chez les femmes. Mais son intérêt ne s’arrête pas là : il est aussi un reflet du lien complexe entre métabolisme, microbiote intestinal, fonction thyroïdienne, alimentation et hygiène de vie.

Le LDL, souvent qualifié de « mauvais cholestérol », devient réellement problématique lorsqu’il est oxydé. En effet, le LDL oxydé (LDL-ox) est reconnu par le système immunitaire comme une menace, déclenchant ainsi une réponse inflammatoire. Cette inflammation chronique est un moteur clé du développement des plaques d’athérome, augmentant le risque d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux.

Mais ce phénomène ne se limite pas aux artères : l’oxydation des lipides est impliquée dans de nombreuses pathologies inflammatoires et métaboliques.

Pourquoi doser les anticorps anti-LDL oxydés ?

Le corps réagit à l’oxydation du LDL en produisant des anticorps spécifiques. Leur dosage permet d’évaluer :

  • Le degré d’oxydation des lipoprotéines : Un taux élevé traduit une exposition chronique au stress oxydatif et un risque accru d’athérosclérose.
  • L’état inflammatoire global : La présence d’anticorps anti-LDL oxydés reflète une activation du système immunitaire en réponse à un processus pathologique.
  • Un facteur prédictif du risque cardiovasculaire : Plusieurs études montrent que ce dosage peut être plus prédictif que le simple bilan lipidique.
  • Un indicateur de déséquilibres métaboliques et systémiques, impliqués dans des troubles hormonaux, thyroïdiens et intestinaux.

Une importance encore plus grande chez les femmes

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes, mais leur prise en charge est souvent retardée. Le profil inflammatoire et oxydatif des femmes est spécifique, notamment à cause des fluctuations hormonales liées aux cycles menstruels, à la grossesse et à la ménopause. Le stress oxydatif et l’inflammation systémique jouent un rôle clé dans la progression des maladies cardiovasculaires chez la femme, ce qui rend ce dosage d’autant plus pertinent.

Le lien entre LDL oxydé, microbiote et inflammation systémique

L’oxydation du LDL est étroitement liée à l’état du microbiote intestinal. Un microbiote déséquilibré, riche en bactéries pro-inflammatoires (comme certaines souches de Proteobacteria), peut favoriser la production de métabolites nocifs contribuant à l’oxydation lipidique et à l’inflammation systémique. De plus :

  • Une dysbiose intestinale augmente la perméabilité intestinale, facilitant le passage de toxines pro-inflammatoires dans la circulation sanguine.
  • L’inflammation intestinale peut altérer le métabolisme lipidique, augmentant la susceptibilité à l’oxydation des LDL.
  • Un microbiote équilibré, riche en bactéries productrices d’acides gras à chaîne courte, peut réduire l’inflammation et le stress oxydatif.

Impact sur la thyroïde : un cercle vicieux à surveiller

La fonction thyroïdienne influence le métabolisme des lipides et le stress oxydatif. Une hypothyroïdie même légère peut :

  • Augmenter les niveaux de LDL oxydé en réduisant la clairance hépatique du cholestérol.
  • Favoriser un état inflammatoire de bas grade qui amplifie la production d’anticorps anti-LDL oxydés.
  • Affecter l’équilibre du microbiote intestinal, exacerbant ainsi l’inflammation systémique.

Un dosage des anticorps anti-LDL oxydés peut ainsi être un signal d’alerte pour investiguer une potentielle dysfonction thyroïdienne.

Alimentation, sommeil et mode de vie : des leviers majeurs

L’oxydation des LDL est influencée par nos choix alimentaires et notre mode de vie. Pour réduire leur impact, il est essentiel de :

  • Réduire les sucres raffinés et les aliments ultra-transformés, qui augmentent le stress oxydatif et la résistance à l’insuline.
  • Consommer des antioxydants (vitamine C, E, polyphénols, caroténoïdes) présents dans les fruits, légumes et épices comme le curcuma.
  • Optimiser les apports en acides gras oméga-3 (poissons gras, huiles de lin et de cameline) qui réduisent l’inflammation.
  • Améliorer la qualité du sommeil, car un sommeil insuffisant augmente le stress oxydatif et favorise l’oxydation lipidique.
  • Gérer le stress, via la méditation, la cohérence cardiaque ou l’exercice physique modéré.

En pratique : qui devrait doser ces anticorps ?

Ce dosage est particulièrement recommandé pour :

  • Les femmes en périménopause et post-ménopause, en raison de l’augmentation du stress oxydatif avec la chute des œstrogènes.
  • Les patientes présentant des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires.
  • Les personnes ayant un syndrome métabolique, un diabète ou une résistance à l’insuline.
  • Les individus ayant des troubles digestifs chroniques, pouvant être liés à une dysbiose et à une inflammation systémique.
  • Les patients présentant des signes de dysfonction thyroïdienne inexpliquée.
A propos du Dr. Yoni Assouly

Originaire de Marseille et passionné par la santé, j’ai débuté mon parcours médical dans ma ville natale avant de poursuivre mon internat à Paris. Diplômé en médecine générale de Paris-Diderot et spécialisé en alimentation-santé, physionutrition et médecine fonctionnelle, je me consacre aujourd’hui à une approche globale et préventive de la santé.
Mon objectif : identifier et traiter les causes profondes des déséquilibres pour aider mes patients à retrouver un bien-être durable, en misant sur la nutrition, le mode de vie et l’environnement.

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