La ménopause est une étape naturelle de la vie, mais elle s’accompagne souvent de symptômes difficiles : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, baisse d’énergie ou encore un risque accru de maladies métaboliques. Si le traitement hormonal substitutif (THS) peut apporter un réel soulagement, il ne fonctionne pas de la même manière pour toutes les femmes. Pourquoi ? Parce que nous sommes toutes uniques, jusque dans notre génétique.
Aujourd’hui, grâce à la compréhension des gènes et des enzymes impliqués dans la transformation des œstrogènes, il est possible d’ajuster le THS et d’adopter une approche vraiment personnalisée, en fonction des besoins spécifiques de chaque femme.
Génétique et œstrogènes : ce qu’il faut savoir
Les œstrogènes, ces hormones essentielles, ne se contentent pas d’agir dans leur forme « brute ». Ils passent par des processus complexes de transformation dans l’organisme, où interviennent des enzymes codées par certains gènes. Voici les acteurs principaux à connaître :
1️⃣ CYP19A1 : Ce gène code pour l’aromatase, une enzyme qui transforme les androgènes en œstrogènes. Si votre activité aromatase est trop élevée, cela peut entraîner un excès d’œstrogènes, augmentant certains risques (cancers hormonodépendants, par exemple).
2️⃣ COMT (Catéchol-O-Méthyltransférase) : Ce gène joue un rôle clé dans la dégradation des œstrogènes. Une variation génétique qui ralentit l’activité de COMT peut entraîner une accumulation de métabolites œstrogéniques potentiellement plus nocifs.
3️⃣ 2/16 OH Estrone : Cet équilibre entre les métabolites des œstrogènes est crucial. Le ratio 2-OH/16-OH indique si les œstrogènes sont métabolisés de manière protectrice (2-OH) ou pro-inflammatoire (16-OH). Un ratio déséquilibré peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires ou de cancers.
4️⃣ GST (Glutathion S-Transférase) : Ce gène soutient la détoxification des œstrogènes. Si cette voie est altérée, votre corps peut avoir du mal à éliminer les métabolites hormonaux, augmentant les risques d’inflammation et de toxicité.
- Le gène CYP19A1, qui code pour l’enzyme aromatase, joue un rôle central dans la conversion des androgènes (comme la testostérone) en œstrogènes. Une activité excessive de cette enzyme peut entraîner une dominance œstrogénique, augmentant certains risques, notamment les cancers hormonodépendants.En fonction des variations génétiques de CYP19A1, il est possible :
- D’ajuster le type et le dosage des œstrogènes utilisés dans le THS.
- D’intervenir avec des nutriments ou substances spécifiques (comme le DIM ou les flavonoïdes) pour moduler l’activité aromatase.
Personnaliser le THS grâce à la génétique
Avec une meilleure compréhension des polymorphismes génétiques associés à ces enzymes, on peut :
- Adapter le dosage hormonal : Une activité aromatase trop élevée peut nécessiter une réduction des doses ou un ajustement des types d’hormones utilisées.
- Soutenir la détoxification : En cas de faiblesse au niveau des enzymes GST ou COMT, des interventions nutritionnelles et des antioxydants peuvent être introduits pour soutenir les voies d’élimination.
- Éviter les risques métaboliques : Un déséquilibre dans le ratio 2/16 OH Estrone peut être modifié par des ajustements alimentaires (fibres, crucifères) ou des compléments comme le DIM (diindolylméthane).
Autres gènes impliqués dans l’équilibre hormonal
1️⃣ APOE : Ce gène influence le métabolisme des graisses et le risque cardiovasculaire. Les femmes porteuses de l’allèle APOE4 peuvent nécessiter un suivi plus attentif lors de la prise d’œstrogènes, notamment pour prévenir les risques cardiovasculaires et neurodégénératifs.
2️⃣ SOD (Superoxyde Dismutase) : Ce gène code pour une enzyme antioxydante clé qui protège les tissus contre le stress oxydatif. En cas de variation génétique, un soutien en antioxydants (vitamine C, zinc, glutathion) peut réduire l’inflammation systémique.
3️⃣ LCT et AMY1 : Bien que moins directement liés aux œstrogènes, ces gènes influencent la digestion du lactose (LCT) et des amidons (AMY1). Comprendre ces facteurs peut aider à réduire l’inflammation chronique et améliorer l’équilibre global, y compris hormonal.
Une approche globale pour la ménopause
En combinant l’analyse génétique avec des ajustements alimentaires, un soutien en antioxydants et une surveillance attentive des métabolites hormonaux, il est possible de transformer l’expérience du THS. Plus qu’un simple traitement, il devient une stratégie personnalisée, à la croisée de la science et de la biologie unique de chaque femme.
La génétique nous enseigne que la santé hormonale n’est pas « one-size-fits-all ». En comprenant vos gènes, vous ouvrez la porte à un traitement plus sûr, plus efficace et mieux adapté à vos besoins.
Et vous, avez-vous déjà envisagé une approche personnalisée pour votre santé hormonale ?
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